Me voilà rentrée! Difficilement, car Air Sénégal ayant déposé son bilan, nous nous sommes retrouvés sans avion pour Paris, avec bon nombre d'autres voyageurs. J'ai eu de la chance, comparée à d'autres, parce que je pense qu'à l'heure où j'écris, il y a encore des gens coincés à l'aéroport, 60h plus tard!
Résumé de la journée de vendredi: réveil à 3h30 pour un départ à 4h30, avec les trois garçons (mes deux fils et mon neveu, pour ceux qui n'ont pas suivi les épisodes précédents!) difficilement préparés. Ma mère habite à 2 bonnes heures de route de Dakar, et nous devons être à l'aéroport avant 7h... J'ai insisté pour qu'elle nous emmène elle-même, alors qu'elle avait proposé que nous prenions un taxi... Je ne cesserai pas de m'en féliciter!! Nous arrivons à l'heure, et après un temps de flottement à chercher des infos sur l'enregistrement du vol, je réalise qu'il y a attroupement devant le bureau d'Air Sénégal International. C'est là que j'apprends la bonne nouvelle: la compagnie a fait faillite et tous les comptes sont bloqués, donc plus d'avions, et pas les moyens de nous recaser sur les vols d'autres compagnies (pleins de toute façon). Après plusieurs heures à camper devant le bureau, tout ce qu'on nous propose, c'est de chercher un autre vol par nous-même et de demander le remboursement de notre billet à notre agence de voyage! Des employés un peu désemparés prennent nos numéros de téléphone et promettent de nous appeler dès qu'il y a du neuf...
Les infos qui circulement ne sont guère encourageantes: 2 places sur le vol d'Air France à 1500€ l'une, rien d'autre! Ma mère est prête à nous payer les billets, mais il me faut 3 places, pas deux (Elouen voyage sur mes genoux, heureusement!) Finalement, une agence de voyage me met sur liste d'attente sur un vol partant à 2h15 du matin, via Lisbonne. On nous appellera pour la confirmation!
En attendant, les garçons commencent à être bien fatigués, donc très énervés. Ma mère connaît un restaurant pas loin avec accès à la plage, nous allons y prendre un petit-déjeuner tardif. Les enfants s'intéressent au bassin à poissons et à tortues qu'un employé nettoie. Moment de calme, bercé par le bruit des vagues. On décide de déjeuner là, puis le patron me laisse déplier le petit lit-tente d'Elouen sur la plage, sous un auvent, les deux grands finissent par s'endormir dans des hamacs. N'ayant toujours pas de confirmation pour le vol, je décide de retourner pousser ma chance à l'agence de voyage, car il est bientôt 17h.
A l'aéroport, bonne nouvelle: la fille a oublié de m'appeler, mais le vol est confirmé. Mais quand elle voit la carte bancaire, elle m'annonce qu'ils ne prennent que les espèces! C'est la douche froide: trouver 1,2 millions, même en francs CFA, c'est assez difficile à 17h un vendredi. Je pleure un bon coup, je cours de bureau en bureau, je repleure encore, mais c'est là qu'il est utile d'avoir une mère qui connaît le coin, qui dispose d'un minimum de fonds et qui a des copains qui peuvent lui trouver du liquide assez rapidement. Après quelques coups de fils et de cogitation, un passage au distributeur de billets, on récupère Annick et les loulous, enfin réveillés, et on file chez Alain, qui nous a trouvé le reste de la somme. Je retourne à l'agence, la fille m'imprime les billets, et là, je réalise qu'elle ne m'avait pas donné les horaires complets: il y a 8h d'escale à Lisbonne alors que d'après des recherches faites quelques jours plus tôt pour Annick, je pensais qu'on avait 50minutes... Quelques larmes et négociations plus tard, j'arrive à obtenir la correspondance que je voulais...
Retour chez Alain, qui, en plus de nous avoir trouver les fonds, nous accueille très gentiment pour la soirée, enfin un diner tranquille avant le retour à l'aéroport.
Les enfants n'en peuvent plus, moi non plus, heureusement les gens sont sympas, me font passer devant tout le monde, l'enregistrement va vite, un au revoir humide à ma mère et à Annick, il est plus d'une heure du matin et elles ont encore 2 heures de route pour rentrer, ça fait bientôt 24heures qu'on est debout, mes larmes coulent toutes seules, le policier au contrôle a pitié de moi et remplit à ma place les formulaires que l'on ne m'a pas donné à l'enregistrement, je porte Elouen qui n'en peut plus de fatigue et d'excitation, encore 40minutes d'attente avant de pouvoir enfin s'asseoir dans l'avion. Les enfants s'endorment aussitôt après le décollage, je somnole avec Elouen dans les bras. A Lisbonne, encore, je passe devant tout le monde avec mes trois loulous, on se dépèche d'aller prendre la correspondance. Arrivés dans la navette qui nous emmène à l'avion, Elouen pleure pour sa tétine, qu'il a perdue dans les couloirs, trop tard pour aller la chercher, il chouine pendant tout le vol, et finit par me vomir dessus au moment de l'atterrissage! La cerise sur le gâteau!
Heureusement Monsieur Maji est là, fidèle au poste derrière la vitre, et sur les conseils d'une charmante dame sénégalaise qui m'a aidée à sortir les enfants de l'avion, je lui envoie les garçons pour attendre sans stress les bagages qui tardent à arriver...
Le temps de rentrer à la maison, de faire manger les enfants, ils se couchent enfin, 32 heures après avoir quitté leur lit!
Nous sommes enfin chez nous, avec presque une journée de retard. ça gâche un peu les vacances, mais les enfants ont profité de la plage et des sorties, je vous montrerai les photos une autre fois!